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Discours/Cérémonie
Discours d'un membre des Etats - E17611126(01)
| Nature |
Discours d'un membre des Etats |
| Code du discours/geste |
E17611126(01) |
| CODE de la session |
17611022 |
| Date |
26/11/1761 |
| Cote de la source |
C 7529 |
| Folio |
183r |
| Espace occupé |
2 |
Locuteur
| Titre |
Monseigneur |
| Nom |
np |
| Prénom |
np |
| Fonction |
Archevêque de Narbonne |
Texte :
Monseigneur l'archevêque de Narbonne a encore dit que les Etats sont dans la glorieuse possession de donner à leurs souverains des témoignages éclatants d'un zele qui ne fut jamais infructueux, et aux autres provinces du Royaume l'exemple d'une bonne volonté dont les efforts ont toujours été des ressources assurées dans les besoins les plus pressants de l'Etat.
Que les annales du Royaume et de cette Province renferment le procès de ces actes heroïques, par lesquels elle s'est distinguée dans des occasions les plus interessantes ; et que des sentiments si dignes de l'esprit qui a toujours animé cette auguste assemblée n'ont dû jamais se manifester avec plus d'eclat que dans les circonstances présentes où l'Europe attend l'evenement du contraste frapant que présentent d'un côté la modération d'un Monarque humain et bienfaisant, qui offre le sacrifice d'une partie de ses droits et de ses possessions les plus legititmes pour assurer le bonheur de ses sujets par une paix durable, et de l'autre l'avidité et l'acharnement de ses ennemis, qui, enorgueillis par des succès passagers, n'aspirent à rien moins qu'envahir le commerce universel et à reculer les bornes prescrittes par la justice et le droit sacré des nations.
Que touttes les parties de l'Etat, et surtout les Provinces maritimes, sont interessées à contribuer aux moyens de renverser des projets dont l'execution seroit si funeste.
Qu'on ne peut attendre cet avantage que du prompt retablissement d'une marine capable de seconder la superiorité et la valeur des troupes de terre et d'en imposer, comme la France l'a fait tant de fois, à des ennemis trop présomptueux.
Que c'est à quoy s'occupe essentiellement le Ministre sage et eclairé chargé du departement, en combinant les ressources de l'art des negotiations avec les moyens de faire agir vigoureusement les forces inepuisables de la Nation ; et qu'il n'est point de bon François qui ne se sente animé du desir de tout sacrifier pour concourir à une fin si heureuse et si honorable.
Qu'étant persuadé de l'amour de cette assemblée pour la personne du Roy et de l'ardeur de tous ceux qui la composent pour son service et pour sa gloire, il croit prevenir leurs vœux en proposant aux Etats d'offrir à Sa Majesté un vaisseau de ligne de soixante quatorze pièces de canon, et de donner par cette demarche au reste de la France et à ses anciens ennemis le signal de ce que peuvent et doivent faire des sujets veritablement dignes du meilleur des maîtres.
