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Discours/Cérémonie
Discours de l'un des commissaires du roi - R16781117(2)
Nature |
Discours de l'un des commissaires du roi |
Code du discours/geste |
R16781117(2) |
CODE de la session |
16781117 |
Date |
17/11/1678 |
Cote de la source |
C 7200 |
Folio |
14r-15r |
Espace occupé |
2,5 |
Locuteur
Titre |
Monsieur de Calvisson |
Nom |
Louet de Nogaret, de |
Prénom |
Jean Louis |
Fonction |
np |
Texte :
Discours de M. de Calvisson.
Messieurs, s'il est vrai que la felicité des peuples depende de la grandeur et de la gloire de leurs maîtres, ne devons nous pas advouer qu'il n'y eut jamais de bonheur pareil au nostre, puisqu'il n'est rien qui puisse estre comparé a nostre invincible monarque toujours egalement glorieux, et dans la guerre et dans la paix.
Tous les peuples de l'Europe liguez contre luy ont fait une funeste experience que dans la guerre il n'y eut jamais de heros plus glorieux, leurs villes forcées, les provinces ravagées, leurs Estatz conquis et leurs meilleures trouppes passées au fil de l'espée lorsqu'elles ont voulu s'opposer a ses conquestes, sont des temoignages illustres de cette verité.
Ces mesme peuples viennent d'esprouver que la gloire ne suit pas moins nostre grand monarque quand il fait la paix que lorsqu'il fait la guerre, il vient de la faire, cette heureuse paix, en maistre et en vainqueur, il a imposé des loix et des conditions aux vaincus qu'ils n'ont ozé rejetter parce qu'ils ont bien preveu que touttes leurs forces ne leur pourroient donner ce que la bonté du Roy leur a genereusement accordé au milieu de ses triomphes […(coupé dans le document)].
Autrefois un grand conquerant fit arrester le soleil pour achever sa victoire, mais aujourd'huy le soleil de la France en uze bien autrement, il s'arreste pour n'achever pas les siennes, et dans le temps que par cette grande action il semble mettre fin a ses victoires il en remporte une sur luy mesme quy couronne toutes les autres, et qui est mille fois plus belle et plus éclatante que celles qu'il a remporté sur ses ennemis [...].
Que cette maniere de faire la paix est glorieuse, que le motif en est beau, et qu'il vous est avantageux [...].
Clergé est vous Messieurs qui avez desarmé le Roy, c'est l'amour qu'il a pour son peuple, le desir de soulager ses miseres, et de d'espargner le bien et le sang de ses sujets qui luy ont fait tomber les armes de la main [...].
Je puis meme vous dire que vous pouvez vous flatter d'avoir plus de part a cette heureuse paix que le reste des sujets du Roy, la fidelité avec laquelle vous l'avez servy pendant la guerre et les graces que vous en avez receu, lors mesme qu'il avoit toute l'Europe sur les bras, me confirme en cette pensée [...].
L'ouverture des Estatz que nous faisons aujourd'huy, bien qu'elle soit elle seulle une très grande grace, une grace qui vous distingue des autres sujets du Roy, n'est pourtant que le prelude de celles qu'il vous prepare, je m'assure, Messieurs, que vous vous en rendrez dignes par une conduite plaine de zelle et de respect et que vous ferez un si bon usage de la grace qu'il vous fait de vous permettre de vous assembler, que par ce moyen vous meriterez toutes les autres [...].