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Délibération 17610102(06)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17610102(06)
CODE de la session 17601127
Date 02/01/1761
Cote de la source C 7523
Folio 172r-176r
Espace occupé 8,3

Texte :

Monseigneur l'evêque de Montpellier a dit encore qu'il a été rendu compte de ce qui a été fait dans le cours de l'année au sujet du pont d'Erieu en execution de la deliberation prise par les Etats le 28e dec(em)bre 1759 par rapport à ce même ouvrage.
Que suivant ce qui resulte de cette deliberation, les entrepreneurs s'etoient visiblement ecartés des dispositions du devis dans les articles qui y sont expliqués en detail, et que dès lors on étoit en droit de les obliger à reparer les deffauts qui avoient été relevés et a remplir leurs obligations.
Mais qu'avant de prendre un parti deffinitif sur la maniere d'executer les fondations de ce pont, il avoit parû également sage et convenable de charger les trois directeurs des travaux publics de se transporter sur les lieux à l'effet d'être plus en etat de juger, tant par la demolition des piles qui ne l'avoient pas été, s'ils la jugeoient necessaire que par les autres connoissances locales qu'ils pourroient prendre et par les essais qu'ils pourroient faire, s'il y avoit quelque changement a faire au devis pour la plus grande solidité et sureté des fondations de ce pont et en quoy consistoient ces changements.
Qu'en consequence de cette deliberation, lesd. s(ieu)rs Pitot, Garipuy et de Saget se rendirent au lieu du Pape ou le pont sur l'Erieu est construit le 9e sept(em)bre d(erni)er et que le sieur de Montferrier, sindic général, s'y rendit aussi pour assister à cette veriffication en consequence des ordres qu'il en avoit reçû de monseigneur l'archevêque de Narbonne.
Qu'une des operations desd. sieurs directeurs fut, sur les representations qui furent faittes par le sieur de Montel, sindic du Vivarais, de prendre les mesures necessaires pour constater la depense, les avantages et les desavantages d'un pont placé auprès de Beauchatel, à l'endroit ou l'on a coûtume de passer la riviere a gué.
Que les trois directeurs firent, en presence dud. s(ieu)r de Montferrier, une visite générale des lieux, qu'ils leverent le lendemain 10e sept(em)bre la carte du cours de la riviere d'Erieu depuis le lieu du Pape jusqu'à son embouchure dans le Rhône, et qu'ils firent aussi battre un pilot au milieu de la riviere auprès de Beauchatel, lequel fut enfoncé de 16 pieds 1/2 jusqu'au refus du mouton, qui est la même profondeur à laquelle les pilotis des fondations du pont commencées auprès du Pape ont été enfoncés.
Qu'après avoir achevé ces operations, on veriffia en detail les fondations du pont commencées vis-à-vis le lieu du Pape et que les directeurs des travaux publics reconnurent qu'elles etoient dans le même etat ou ils les avoient laissées lors de leur premiere veriffication du mois de sep(em)bre 1759, quoy qu'il y eut eû depuis plusieurs inondations dont quelques unes avoient elevé les eaux de plusieurs pieds au dessus des piles.
Que les renseignements que les directeurs prirent sur les lieux les conduisirent a faire divers projets, le premier de fortiffier les fondations deja faittes par un radier composé de deux lignes de pilots touchants, placées l'une à l'alignement des pointes des avants becs et l'autre à l'alignement des pointes des arrieres becs, dont l'intervalle doit être degravoyé et rempli de giron à sept pieds de profondeur et le dessous des arches pavé avec des grosses pierres de moëlon sur toutte la surface du giron dans lequel le pavé sera noyé, au moyen de quoy on n'aura point à craindre les degravoyements et enfouillem(en)ts des eaux contre les fondations et les piles du pont.
Que le second projet est de construire un nouveau pont à l'emplacement du premier en diminuant le nombre des arches, auquel cas on abandonneroit les fondations deja faittes qui ne serviroient qu'a remplir une partie de l'intervalle des deux lignes des pilots du radier qu'il faudroit également construire en degravoyant cet intervalle jusqu'au ferme en le remplissant de giron.
Que le trois(iem)e projet qui est proposé par le païs de Vivarais est, comme on l'a dit, de construire le pont à l'endroit ou l'on passe à gué la riviere d'Erieu au dessous de Beauchatel, que ce pont auroit environ 120 toises de longueur, qu'il faudroit y faire de part et d'autre des chaussées en terre pour aller gagner les parties hautes du terrain et qu'afin qu'elles ne fussent pas degradées par les eaux, il faudroit les soutenir dans les parties voisines du pont avec des murs sur environ 50 toises de longueur.
Que le Vivarais insiste sur cet emplacement pour eviter le trajet du chemin qu'il y a a faire pour aller joindre le pont auprès du lieu du Pape et revenir ensuite prendre la grande roûte sur 1 200 toises de longueur de chaque côté, mais que l'augmentation de la depense seroit très considerable et que d'ailleurs les deux branches du chemin qui conduisent au lieu du Pape font partie d'une grande roûte qui mene dans le haut Vivarais passant par Vernoux, S(ain)te Agreve, etc., ce qui met dans la necessité de les reparer et entretenir, a quoy il faut ajoûter que la depense du chemin sous le village de Beauchatel est inevitable pour soutenir et garantir le même village, la rapidité des eaux de la riviere d'Erieu ayant sappé le pied du côtteau ou le penchant de la montagne sur lequel le village est appuyé.
Qu'a l'egard de la depense de ces divers projets, il paroit que le premier, qui consiste à la construction du radier pour fortiffier les fondations deja faittes, monteroit à la somme de 60 000 l.
Que le second, qui consiste à la construction d'un pont d'un moindre nombre d'arches, coûteroit, en y comprenant le radier sur toutte la longueur de la riviere et dont le giron porteroit sur le ferme, 232 000 l.
Que le troisieme consistant a placer le pont auprès de Beauchatel coûteroit environ 512 000 l.
Mais que comme de ces trois projets celui qui tend à fortiffier les fondations du pont du Pape est le plus economique et que d'ailleurs il renferme l'avantage de procurer une solidité suffisante à ce pont, les trois directeurs se sont reünis à le preferer dans l'avis qu'ils ont donné à ce sujet.
Que MM. les commissaires se sont aisement determinés a rejetter le projet de construire le pont auprès de Beauchatel, attendu l'augmentation considerable de depense qui en seroit la suitte et qu'independamment de ce que les deux branches de chemin qui conduisent au pont du Pape sont necessaires pour la roûte dont il a été parlé qui conduit dans le Haut Vivarais, le detour auquel les voyageurs seront exposés pour aller passer l'Erieu au pont du Pape est dans le cas du pont du Guard et du pont d'Ornaisons, à l'egard desquels les Etats ont preferé un emplacement plus solide à celui qui etoit sur la ligne du chemin, sans compter que ce detour n'aura lieu que lorsque la riviere sera trop grosse pour qu'on puisse la passer à gué a Beauchatel.
Qu'a l'egard des deux autres projets, dès que les trois directeurs se reünissent a regarder celui de fortiffier les fondations deja faittes en la maniere par eux indiquée comme suffisants pour la solidité du pont, il semble qu'il doit être preferé puisqu'il est moins dispendieux et que d'ailleurs il n'engage pas a faire une nouvelle adjudication, les nouveaux ouvrages a faire pouvant donner lieu à un marché particulier qui sera fait avec l'entrepreneur lorsque le devis estimatif des nouveaux ouvrages a faire aura été dressé par le sieur Pitot et qu'il leur aura été communiqué.
Qu'il a été question ensuite d'examiner comment on devoit en user à l'egard des entrepreneurs par rapport aux malfaçons qui resultent de la veriffication qui fut faitte en 1759 et qui ont rapport, soit à la qualité des pilotis, soit à leur nombre, soit au vuide qui a été laissé entre ceux de bordage sans avoir eû soin de remplir les vuides avec des planches, soit enfin à la qualité des racinaux et des moises et à la supression des longuerines de grillage.
Qu'il faut observer à ce sujet qu'avant qu'on se fut apperçû des malfaçons de l'entrepreneur, le sieur Pitot s'etoit proposé de faire construire un radier pour assurer davantage la solidité des fondations, mais que ce radier, qui ne devoit être construit que d'un côtté du pont au debouché des arches, n'auroit pas exposé les Etats à une depense aussi considerable.
Que l'entrepreneur d'un autre côté a representé independamment des raisons qu'il fit valoir l'année derniere, et auxquelles les Etats ne crurent pas devoir s'arrêter, qu'il a souffert des pertes considerables par les avances qu'il a faittes a concurrence de 50 000 l., tandis que suivant son bail il n'etoit tenu d'en faire que pour 15 000 l., et par les interêts de ces avances que la suspension des ouvrages a multiplié, comme aussi par la degradations des materiaux qui sont à pied d'œuvre et nommement des bateaux, bois d'echaffaudage, bateries, cordages, bois de charpente et autres agrés, enfin par le surcroit de depense pour se procurer des ouvriers pour retablir les fours à chaux, forges, voitures, en un mot pour renouveller les etablissements deja faits et que la suspension des ouvrages a degradés.
Que MM. les commissaires ont observé à ce sujet que la peine qui devoit être imposée aux entrepreneurs à raison des malfaçons dont il a été parlé cy dessus paroissoit consister à les obliger de les reparer, ce qui ne pouvoit être fait qu'en demolissant les autres piles comme la troisieme et la cinquieme l'ont été et que MM. les commissaires des travaux publics l'avoient deja pensé de même l'année d(erni)ere sur la connoissance qui leur fut donnée du resultat de la veriffication qui avoit été faitte de l'etat des fondations dud. pont.
Qu'en suivant cette idée, il a été question d'estimer ce qu'il en pouroit coûter, soit pour cette demolition et reconstruction, soit pour reparer les deffauts qu'on a remarqué dans les ouvrages faits, et qu'il a parû qu'on pouvoit fixer cette estimation à 4 000 l., independamment de ce qu'il en coûtera pour reparer et reconstruire la troisieme et cinquieme pile qui ont été demolies.
Que cette somme poura être retenüe à l'entrepreneur sur celles qui lui sont dües et dont il est en avance, lesquels reviennent, suivant les toisés provisionnels qui ont été faits, à environ 46 000 l. y compris 15 000 l. dont l'entrepreneur doit être en avance jusqu'à la fin de l'ouvrage.
De sorte que MM. les commissaires ont été d'avis de proposer à l'assemblée
1. de faire executer le projet de fortiffier les fondations deja faittes au moyen du radier qui sera construit conformement à ce qui est porté par la veriffication des directeurs et au devis qui en sera dressé par le sieur Pitot, et en consequence qu'il sera donné pouvoir à MM. les comm(issai)res des travaux publics de recevoir et accepter la soumission des entrepreneurs aux prix et conditions qui leur paroitront convenables.
Et 2. qu'à raison des malfaçons resultant de la veriffication faitte par les directeurs au mois de septembre 1759, il sera retenû aux entrepreneurs dud. pont une somme de quatre mille livres sur celle dont ils sont en avance au dela des quinze mille livres, portés par le bail, independamment de laquelle somme led. entrepreneur sera obligé de reparer les fondations de la troisieme et de la cinquieme pile et de les reconstruire conformement à ce qui sera expliqué dans le devis du s(ieu)r Pitot.
Ce qui a été deliberé conformement à l'avis de MM. les commissaires, sauf pour ce qui regarde la somme de quatre mille livres dont l'assemblée a été d'avis de decharger les entrepreneurs dud. pont.

Economie 17610102(06)
Travaux publics
Les Etats confirment que l'emplacement du pont sur l'Eyrieux sera à Saint-Laurent-du-Pape et non à Beauchastel comme le demandait le Vivarais, et prévoient de construire un radier pour fortifier les fondations déjà faites Action des Etats

Travaux publics et communications

Economie 17610102(06)
Travaux publics
Les E. condamnent les entrepre. du pont sur l'Eyrieux, suite aux malfaçons, à réparer les fondations des 3e & 5e piles & à reconstruire ces dernières, mais, tenant compte de leurs plaintes, ils les dispensent de l'amende de 4 000 l. prévue par la commiss. Action des Etats

Travaux publics et communications