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Discours/Cérémonie
Discours d'un membre des Etats - E16781122(3)
Nature |
Discours d'un membre des Etats |
Code du discours/geste |
E16781122(3) |
CODE de la session |
16781117 |
Date |
22/11/1678 |
Cote de la source |
C 7199 |
Folio |
6r-6v |
Espace occupé |
1,3 |
Locuteur
Titre |
Monseigneur |
Nom |
np |
Prénom |
np |
Fonction |
Archevêque de Toulouse |
Texte :
A quoy Monseigneur l'archevesque de Tholoze, president, a respondu que la demande qui estoit faite aujourd'uy a cette compagnie de la part du roy estant moins forte que celle de l'année derniere, elle luy donnoit un grand sujet de consolation et renouvelloit dans les cœurs de tous ceux qui la composent les sentiemens d'une parfaite recognoissance, que c'estoit un effet de la bonté de Sa Majesté qui vouloit que cette province commansat a gouster les fruitz de la paix depuis si longtemps attendue, qu'elle avoit raison de se persuader que c'estoit un heureux presage pour elle du soulagement qu'elle devoit attendre lorsque cette paix seroit consommée, que cependant il ne pouvoit pas s'empescher de dire avec regret que quelque sujet de consolation qu'elle trouvat dans cette demande elle ne laissoit pas d'estre au dessus des forces de cette province, que pour connoistre a fonds cette fascheuse verité, il ne faloit que se representer les sommes immenses qui avoient estée tirées de la province despuis la guerre par les dons gratuitz extraordinaires qu'elle avoit fait au roy, par un grand nombre de recherches et de taxes, par le logement des gens de guerre, par les quartiers d'hiver qu'elle a souffert, par le huitiesme denier ecclesiastique et celuy des biens des communautez, par de gros interests qu'elle paye annuellement a cause des sommes qu'elle a empruntéez pour le service de Sa Majesté, et enfin par une infinité d'autres despenses qu'elle a esté obligée de faire pendant la guerre, mesme dans un temps auquel la stérilité de ses recoltes avoit reduit les habitants de cette province dans une desolation entiere, qu'a tous ces maux il faloit adjouter ceux qu'elle vient de soufrir depuis deux mois par les inondations qui sont arrivéez dans le haut et le bas Languedoc, qui ont esté si surprenantes et si extraordinaires qu'elles ont emporté le meilleur fondz de la province et reduit plusieurs diocezes dans l'impuissance de pouvoir se relever de long temps, que cette desolation estoit connue de tout le monde et de messieurs les commissaires du roy, et que comme ils estoient convaincus de l'accablement de la province et sensibles a toutes ses miseres, il estoit persuadé qu'ils voudroient bien luy rendre leurs bons offices auprès de Sa Majesté sur la demande qui luy a esté faite de sa part, n'ayant rien tant au cœur que de plaire a son incomparable monarque, et que si elle estoit assez malheureuse de se trouver dans l'impuissance de pouvoir faire tout ce qu'elle souhaiteroit pour le service de son maistre, elle ne manquera jamais de bonne volonté ny de soumission pour l'execution de ses ordres, qu'après avoir pris quelques jours pour examiner la demande qui luy a esté faite de la part de Sa Majesté, elle ne manquera pas de faire sçavoir sa resolution a messieurs les commissaires.
Ensuite de quoy Messieurs les commissaires du roy estant sortis, ont esté reconduitz en la mesme maniere qu'ils avoient esté receus, et de plus par Messieurs de l'Eglise jusques a la porte de la salle des Estatz.